Bruxelles, 26/10/2021 (Agence Europe)
À quelques semaines de l’adoption, par la Commission européenne, d’un projet de directive visant à combattre la violence de genre (EUROPE B12653A16), les eurodéputés ont tenté d’attirer l’attention de l’institution sur la problématique des mutilations génitales féminines (FGM).
Le sujet a été abordé, mardi 26 octobre, en commission des pétitions du Parlement européen (PETI), où deux pétitions pressant l’UE de s’investir davantage dans la lutte contre les FGM ont été discutées.
Selon le réseau européen End FGM, plus de 600 000 femmes vivent aujourd’hui avec les conséquences de FGM en Europe et 190 000 filles et femmes, dans 17 pays européens, courent le risque de subir cette pratique.
Les eurodéputés intervenus en commission ont salué la démarche des pétitionnaires et insisté sur l’importance de s’emparer de ce sujet aussi au niveau européen. La coordinatrice du PPE, Agnès Evren (française), a suggéré de laisser ces pétitions ouvertes afin d’obtenir une analyse plus approfondie des commissions parlementaires des droits des femmes (FEMM) et des libertés civiles (LIBE).
La présidente de la commission PETI, Dolors Montserrat (PPE, espagnole), a confirmé avoir reçu un avis de la commission FEMM sur ces deux pétitions et a proposé de relancer la commission PETI à cet égard.
Par ailleurs, Agnès Evren a réclamé, au nom de son groupe, qu’une mise à jour des mesures prises par la Commission en la matière soit effectuée.
« Nous sommes conscients que les FGM sont une violation grave des droits humains », a indiqué mardi la représentante de la Commission européenne, Christa Jakobsson, dès les premières minutes de son intervention en commission.
Mme Jakobsson, responsable des politiques au sein de la direction générale de la Commission chargée de la Justice (DG JUST), a souligné que les moyens juridiques permettant à l’institution européenne d’agir dans ce domaine étaient très limités. Cela, a-t-elle précisé, n’est aucunement lié à la connaissance du sujet par la Commission. « La Commission est parfaitement consciente de tous les types de FGM, y compris le type 4 », a-t-elle poursuivi.
La représentante de l’institution a laissé entendre que la problématique des mutilations génitales féminines serait abordée dans le projet de directive attendu pour le 8 décembre, et qui « aura les mêmes objectifs » que la Convention d’Istanbul sur les violences de genre (EUROPE B12692A21), « c’est-à-dire d’assurer que les États membres de l’UE ont mis en place des mesures visant à prévenir et à combattre les violences faites aux femmes et les violences de genre », a détaillé Mme Jakobsson.
En plus de cette proposition législative, la Commission s’est engagée, dans sa stratégie pour l’égalité de genre (EUROPE B12492A10), à présenter une recommandation sur la prévention des pratiques préjudiciables et à lancer un réseau européen de prévention de la violence sexiste et domestique. Dans le cadre de ces deux initiatives, la question des FGM sera bien prise en compte, a également assuré Christa Jakobsson. (Agathe Cherki)