Au Parlement européen on vous sait très engagée sur l’écologie. Pour vous est-ce un enjeu important au niveau européen ? Quelles sont les propositions du PPE à ce sujet ?
Si la crise sanitaire a mis un grand coup de projecteur sur la santé et la reprise économique, l’enjeu numéro un au niveau européen est bien la protection de notre environnement et la lutte contre le changement climatique. Ces problématiques sont étroitement liées, aussi le plan de relance européen fait-il la part belle à la dimension écologique en y consacrant 37% de son enveloppe globale.
L’environnement est donc au cœur de mon mandat au Parlement européen et le PPE, dont l’influence sur le Pacte Vert présenté en début de mandat par Ursula Von der Leyen est importante, est l’un des acteurs majeurs de cette transition écologique. Le principal enjeu pour notre groupe politique c’est une transition écologique qui ne laisse personne sur le bord du chemin, en sauvegardant nos emplois et notre économie et en accompagnant les régions qui ont le plus d’efforts à fournir. Ce n’est que comme cela que nous réussirons la transition.
Ainsi, avec la délégation française du PPE, nous défendons avec vigueur la mise en place d’une barrière écologique afin que les producteurs européens ne soient pas soumis à une concurrence déloyale extra-européenne, car ils respectent des normes environnementales contraignantes.
Sur la Loi climat européenne, encore, qui vient fixer un objectif de neutralité climatique pour 2050, nous avons veillé à ce que les objectifs intermédiaires de réduction de nos émissions soient réalistes et atteignables sans pour autant manquer d’ambition. C’est pour cela que nous avons demandé une étude d’impact à la Commission européenne et que nous avons, in fine, choisi de soutenir un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% pour 2030, qui permettra aux entreprises de s’adapter, alors même que le gouvernement français avec sa loi climat ne vise que 40% de réduction pour 2030… Quelle crédibilité aurons-nous lorsque débutera au premier semestre 2022 la Présidence française de l’Union européenne si d’ores et déjà nous nous plaçons en-deçà des critères que l’Union européenne entend se fixer ?
Mon travail au Parlement européen porte également sur la préservation de notre biodiversité. C’est un enjeu capital alors que nous faisons face à une perte de biodiversité sans précédent. J’ai défendu, avec le PPE, une position ambitieuse en amont de la COP 15 sur la biodiversité qui aura lieu en fin d’année. Nous souhaitons lutter contre l’artificialisation des sols, préserver nos forêts et nos océans en fixant des objectifs de protection et de restauration sur l’ensemble du territoire européen. Là encore, nous ne devons oublier personne et nos agriculteurs doivent à tout prix être accompagnés car ce sont eux qui, non seulement doivent réaliser beaucoup d’efforts, mais subissent également au quotidien les pertes de biodiversité, à l’instar du déclin des pollinisateurs.
Propos recueillis par André Missonnier