Bruxelles, 25/02/2021 (Agence Europe) – La majorité des députés de la commission de l’environnement du Parlement européen saluent l’ambition du projet de rapport de Grace O’Sullivan (Verts/ALE, irlandaise) sur le programme d’action général de l’UE pour l’environnement à l’horizon 2030 (8e PAE), qui renforce la proposition de la Commission.
Ce projet, débattu jeudi 25 février, entend intégrer dans le 8e PAE les actions du ‘Pacte vert’ européen et faire des objectifs onusiens de développement durable (ODD) à l’horizon 2030 l’ossature du programme pour permettre un changement systémique, l’objectif ultime étant de « Bien vivre, dans les limites de notre planète » à l’horizon 2050 au plus tard. Il demande un bilan en 2024 des progrès réalisés.
« La Commission voit le 8e PAE comme un cadre pour le Pacte vert, mais il y a le potentiel d’en faire quelque chose de plus fort : faire en sorte qu’il ait un impact réel, que ce soit un véritable instrument de gouvernance avec une composante de suivi et des actions concrètes », a déclaré Mme O’Sullivan.
Sur les objectifs prioritaires, elle préconise d’avancer vers une économie sociale durable, la crise actuelle ayant montré à quel point les trois piliers du développement durable ne sont pas équilibrés. Elle prône aussi une économie qui mette en avant le bien-être « pour refléter la vision des citoyens qui souhaitent vivre en harmonie avec la nature ».
Le suivi du PIB ne suffit pas comme indicateur pour évaluer le progrès. Mme O’Sullivan préconise notamment de mesurer le coût de l’inaction et d’assurer un suivi, tous les ans, de toutes les mesures, assorti d’une prise en compte des résultats par toutes les institutions de l’UE.
Agnès Evren (PPE, française) a estimé que le cadre de suivi des progrès sera primordial. « Il doit être le plus clair possible et se fonder sur un nombre limité d’indicateurs basés sur des données existantes, telles que les données de l’Agence européenne pour l’environnement. C’est, à mon sens, la clé pour permettre une communication politique tout en limitant la charge administrative », a-t-elle souligné, annonçant un amendement à ce sujet.
Dimítris Papadákis (S&D, chypriote) a insisté sur l’importance du PAE pour faire face à l’urgence climatique et écologique en tenant compte des liens entre la nature et la santé. Ce doit être « un instrument ambitieux pour guider l’action environnementale de l’UE d’ici 2030 ». Une évaluation en 2024 sera, selon lui, la bienvenue « pour garantir le succès des objectifs prioritaires ».
De l’avis de María Soraya Rodríguez Ramos (Renew Europe, espagnole), pour affronter avec succès le défi du changement climatique et de la crise de la biodiversité, dans un contexte par ailleurs d’urgence sanitaire, « le 8e PAE doit être le socle de notre développement économique et du bien-être de tous nos citoyens ».
Le Parlement peut coopérer pour assurer une bonne coordination et la conformité, nécessaires pour atteindre les objectifs thématiques, a-t-elle insisté. Elle juge que les indicateurs sont un outil fondamental de suivi pour la stratégie de surveillance de la biodiversité et de l’empreinte carbone.
Convaincue de l’urgence de protéger la biodiversité, Aurélia Beigneux (ID, française) a estimé que l’UE devait être pilote des avancées technologiques pour allier nouvelles technologies et environnement. Selon elle, en cette période de crise, priorité doit être donnée à la reprise économique. Fustigeant l’appel à une élimination des subventions fossiles en 2025, elle a dénoncé une approche « idéologique ».
Et d’ajouter : « En encourageant l’extraction de métaux rares pour la fabrication d’éoliennes ou de batteries, vous ne réglez pas le problème. Bien au contraire, vous l’empirez en délocalisant la pollution dans les pays pauvres ».
Petros Kokkalis (La Gauche, grec) souhaite un calendrier de mise en œuvre pour une économie durable fondée sur les ODD.
La Commission a indiqué que la base juridique ne permettait pas de fixer des obligations juridiques dans le PAE. L’institution travaille déjà sur un nouveau tableau de bord de la résilience.
La date butoir pour le dépôt des amendements est le 3 mai. Le vote en commission est prévu en mai et celui du Parlement en juin.