Les ambitions climatiques de l’Union européenne revues à la hausse

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur telegram
Partager sur email

Le Parlement européen a fixé mercredi son propre objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 60 % d’ici à 2030.

Par Leonor Hubaut

Le Parlement européen a fixé mercredi son propre objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 60 % d’ici à 2030.

Le Parlement européen a fixé mercredi son propre objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce sera 60 % d’ici à 2030, par rapport au niveau de 1990. Soit 5 points de plus que la proposition, déjà ambitieuse, de la Commission européenne qui vise «au moins 55 %». Et 20 points de plus que l’objectif actuel.

Les députés vont plus loin. Leur texte «pave la voie vers la neutralité climatique avec de nombreuses mesures de suivi et d’adaptation» s’est félicitée l’élue LR, Agnès Evren. Une idée phare est de rendre l’objectif de neutralité climatique obligatoire pour tous les États membres, rejetant l’idée d’une moyenne européenne qui permettrait aux mauvais élèves de faire moins d’efforts. Une disposition visant particulièrement la Pologne, qui refuse encore de souscrire à l’objectif.

La pression est également mise sur le législateur européen. Le texte introduit l’obligation de cohérence pour toutes les politiques européennes. Autrement dit, tout document adopté dans le futur par la Commission européenne sera passé au crible, y compris la politique agricole commune et les accords commerciaux, pour évaluer sa compatibilité avec l’objectif de neutralité carbone. Une tâche qui relèverait du Conseil européen pour le changement climatique (similaire au Haut Conseil pour le climat créé en 2019 en France), dont le Parlement demande la création.

Les députés ont introduit une autre nouveauté visant la construction de grandes infrastructures, tels que chemins de fer, centres commerciaux ou hôtels bénéficiant de financements de l’Union. Avec des durées de vie de 30 à 40 ans, ces infrastructures devront faire face aux chocs climatiques, inondations, sécheresse ou feux, pointe le Marcheur Pascal Canfin. Des «stress tests» devront permettre d’éprouver la résistance de ces futures constructions aux risques en vue de les réduire ainsi que la facture du contribuable.

Avec ce texte, les députés envoient un «signal extrêmement fort» aux États membres, affirme la socialiste suédoise Jytte Guteland, principale responsable du dossier. L’espoir est de provoquer un effet d’entraînement. C’est en partie réussi puisque le Danemark et la Finlande ont rapidement annoncé revoir leur objectif de réduction à 60 %. Mais d’autres, à l’est surtout, ne voient pas d’un bon œil cette exigence renforcée et bloquent un accord à vingt-sept, indispensable. La bataille va donc continuer, avec un dénouement espéré avant la fin de l’année.

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/les-ambitions-climatiques-de-l-union-europeenne-revues-a-la-hausse-20201008