
Afin d’être climatiquement neutre d’ici 2050, l’Union européenne doit s’accorder sur un objectif ambitieux de réduction des émissions à l’horizon 2030. Les eurodéputés ont voté un amendement à la loi climat proposant de passer la réduction des émissions de CO2 à 60 % plutôt que 55 %.
La bataille sur la loi climat continue au Parlement européen. Un amendement voté mercredi 7 octobre a rehaussé les objectifs pour 2030 : l’Union européenne (UE) devra atteindre une baisse de 60 % d’émissions de CO2 d’ici là par rapport à 1990… si la loi climat est bien votée au final.
Cet amendement vise à permettre à l’UE de respecter son engagement dans l’accord de Paris et limiter le réchauffement global de la planète à 1,5 °C, mais il allait aussi au-delà de ce que proposait la Commission.
C’est une grande victoire, s’est félicité sur Twitter l’eurodéputé écologiste Michael Bloss (Die Grünen – Verts), mais le travail commence maintenant.
Certains élus polonais du parti de la Plateforme civique (PPE, dans l’opposition à Varsovie) ont soutenu le texte, rapporte le journaliste Pascal Verdeau, alors que leur pays va devoir faire de gros efforts en raison de leurs nombreuses usines liées au charbon pour respecter cet objectif.
Des élus français divisés
L’amendement est passé de peu avec 352 votes pour contre 326 (et 18 abstentions). Une véritable bataille politique. Si les centristes de Renew Europe (où siègent les élus LREM et Modem) étaient pour comme le confiait Pascal Canfin à Ouest-France , les Verts français étaient quant à eux contre car ils demandaient un objectif de 65 %.
Les Républicains (PPE) étaient contre aussi mais étaient favorables pour un objectif de 55 % de réduction du CO2 qu’ils jugeaient plus réaliste. La transition écologique doit être crédible pour être réalisable, c’est la seule condition de sa réussite, a ainsi affirmé mardi soir l’eurodéputée Agnès Evren dans l’hémicycle.
Du côté des socialistes (S & D), on juge que ce vote est un signal fort envoyé à la Commission européenne, alors même que nous avons déclaré l’urgence climatique le 28 novembre 2019. Maintenant, l’heure est à la cohérence entre ces déclarations, ces objectifs et la question des moyens, expliquent-ils dans un communiqué.
La bataille politique continue sur la loi climat
Si cet amendement était l’un des plus disputés, les eurodéputés ont aussi validé des ajouts comme la création d’un conseil sur le changement climatique et l’objectif de neutralité climatique par État membre.
Mais il faut désormais que la loi climat soit définitivement adoptée dans son ensemble. D’autres amendements doivent être votés dans l’après-midi, tout comme le vote global. Une partie de la droite, dont des membres du Parti populaire européen, estime néanmoins qu’on en demande trop et que cela ne sera pas soutenable pour les entreprises. Sans le soutien du PPE, plus gros groupe au sein du Parlement européen, le texte pourrait ne pas passer.
Les résultats seront annoncés jeudi matin.
La proposition de la Commission relative à la loi climatique européenne vise à faire de la promesse politique selon laquelle l’UE deviendra neutre sur le plan climatique d’ici 2050 une obligation contraignante, afin de donner aux citoyens et aux entreprises la sécurité juridique et la prévisibilité dont ils ont besoin pour planifier cette transformation.
Le Parlement européen plaide depuis longtemps en faveur d’une politique climatique ambitieuse et a déclaré l’urgence climatique le 28 novembre 2019.