
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a convoqué un sommet européen par visioconférence pour le 23 avril, consacré à la relance économique de l’UE, touchée de plein fouet par la pandémie de coronavirus.
« Il est temps de jeter les bases d’une reprise économique musclée », écrit-il dans un communiqué diffusé ce vendredi 10 avril. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a convoqué un sommet européen par visioconférence pour le 23 avril, consacré à la relance économique de l’UE. Une annonce qui intervient au lendemain d’un accord des ministres européens des Finances sur une réponse commune à la crise du coronavirus, qu’il a qualifié de « percée significative ».
Le plan de plus de 500 milliards d’euros qui a fait l’objet d’un accord jeudi « doit relancer nos économies tout en favorisant la convergence économique au sein de l’UE », a souhaité Charles Michel. Le budget à long terme de l’Union (2021-2027), toujours en négociation, « sera appelé à jouer un rôle important » dans cette perspective, a-t-il ajouté. « Avec la présidente de la Commission, je travaille à une feuille de route et un plan d’action pour assurer le bien-être de tous les Européens et le retour d’une Union à la croissance forte, durable et inclusive basée sur une stratégie verte et digitale », promet-il.
Les ministres européens se sont entendus sur une enveloppe de plus de 500 milliards d’euros pour les États, les entreprises et les chômeurs ainsi qu’un futur « fonds de relance ». Les élus européens ont dans leur majorité salué le compromis.
Pour le Parlement, le président, David Sassoli, juge que les propositions formulées « vont dans la bonne direction ». « Nous avons eu raison d’avoir confiance dans l’Europe », affirme l’Italien. « Ces initiatives […] démontrent aux sceptiques que l’Union européenne peut encore être unie et solidaire », souligne l’eurodéputée française Agnès Evren (PPE, droite). « L’Eurogroupe aurait dû parvenir à un accord bien plus tôt et sans l’affichage de la désunion des semaines passées » mais « le cadre de l’accord est positif », estime son collègue Sandro Gozi (Renew, libéral).
À gauche, la présidente du groupe Socialistes et Démocrates, l’Espagnole Iratxe Garcia, voit dans l’accord le « signal que l’UE est prête à combattre le Covid-19 dans la solidarité ». Elle se prononce en faveur d’une « mutualisation de la dette future par le biais d’obligations » communes aux États membres, un sujet qui divise profondément les Européens.
Plus critique, la délégation socialiste française pose « la question du remboursement » des dépenses engagées, craignant de « voir surgir une crise des dettes souveraines ».
La délégation de la France insoumise au Parlement dénonce enfin un accord qui est « un triomphe pour le club des égoïstes, emmené par l’Allemagne et les Pays-Bas, qui auront mis un veto de principe à toute forme de solidarité vis-à-vis des États membres les plus durement frappés par la crise ».